Référence | C-1640 |
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Catégorie | Plaques de cheminée et accessoires |
Type | PLAQUE CHEMINÉE ANCIENNE, CONTRECOEUR ANCIEN |
Style | LOUIS XIV |
Epoque | XVIIIe S. |
Provenance | LORRAINE |
Matériaux | FONTE |
Hauteur | 88 cm |
Largeur | 95 cm |
Profondeur | 4 cm |
Description
Rare plaque de cheminée Janséniste, coulée à Orval (Belgique), d’époque XVIIéme ou début XVIIIème siècle illustrant, les quatre vertus cardinales, qui sont célébrées depuis l’antiquité grecque sur lesquels repose la vie morale et les trois vertus théologales de l’église catholique décrites comme suit :
quatre femmes sont placées deux par deux de part et d’autre du médaillon. A gauche la Force s’appuie sur une colonne et la Justice tient une épée, à droite la Tempérance emplit une coupe et la Prudence porte un miroir et un serpent.
Dans le médaillon, une femme pour la Foi s’appuie sur une ancre pour l’Espérance et tient un coeur enflammé pour la Charité. Le voile qui couvre son visage signifie que nul ne peut regarder en face la splendeur divine. Au-dessus, dans une gloire, le tétagramme divin, en hébreu, Jahvéh. La devise « ARDENT.AMANS.SPE.NIXA.FIDES », signifiant « la foi appuyée sur l’Espérance brille du feu de la Charité », se trouve en tête de tous les livres Jansénistes.
Le Jansénisme, courant théologique, se développe du milieu du XVIIème siècle jusqu’au XVIIIème siècle, principalement en France. Antoine Arnaud (1612-1694) et Blaise Pascal (1623-1662) furent des philosophes et théologiens influents de cette doctrine.
Sa définition s’avère problématique, car les Jansénistes ont rarement assumé cette appellation, se considérant seulement comme catholiques. Ils possèdent toutefois quelques traits caractéristiques, comme la volonté de s’en tenir strictement à la doctrine de Saint Augustin sur la grâce conçue comme la négation de la liberté humaine, pour faire le bien et obtenir le salut.
Elle naît au coeur de la réforme catholique et doit son nom à l’évêque d’Ypres, Cornelius Jansen (1585-1638) auteur de son texte fondateur : l’Augustinus, publié de façon posthume à Louvain en 1640. Cette œuvre est l’aboutissement de débats sur la grâce remontant à plusieurs dizaines d’années, coïncidant avec l’hostilité grandissante d'une partie du clergé catholique envers la compagnie de Jésus. Cependant, considérés comme des ennemis de la monarchie, les Jansénistes sont très vite l’objet de l’hostilité du pouvoir royal : Louis XIV et ses successeurs entreprennent contre eux de fortes persécutions. Au XIXème siècle le Jansénisme s’étiole et disparaît, le concile Vatican I (1870) mettant un terme définitif à la plupart des débats ayant provoqué ces dissensions.
Une plaque similaire se trouve dans la maison Casaquy à Martilly (Belgique), bâtisse traditionnelle construite en 1570 modifiée et agrandie en 1723 après son acquisition par Guillaume Casaquy, cette taque fût coulée à Orval entre 1680 et 1720 à l’époque Janséniste de l’abbaye. Un autre exemplaire est conservé au musée du fer et du charbon à Liège.
Notre plaque provient de Tomblaine en Meurthe et Moselle.
Il est à noter un fêle (voir dernière photo).
Son poids est de 139 kg.
Bibliographie :
- CARPENTIER H., Plaques de cheminées, Tome premier, F. DE NOBELE, Paris, 1967, page 100 N° 177/178.
- http://www.martilly.be